mercredi 21 novembre 2012

Alter Eco retire le label Max Havelaar de ses thés et jus

Il y a quelques jours, un commentaire sur Ekitinfo indiquait qu’Alter Eco allait retirer le label Max Havelaar de ses produits. Nous avions effectivement déjà constaté au SIAL que le packaging de certains produits avait changé et qu’il n’y avait plus le label Max Havelaar. Pour en savoir plus, j’ai posé quelques questions à Eric, Directeur Filières d’Alter Eco. Il explique notamment que ce choix a été fait pour permettre à Alter Eco de se différencier des entreprises non 100% équitables.

Nouveaux thés Alter Eco
Crédit photo : Didier Reynaud

Est-ce qu’Alter Eco va retirer le logo Max Havelaar de ses produits ?

Alter Eco a renouvelé sa gamme de thés et de jus. Dans la nouvelle déclinaison des packs, à venir en magasin en fin d’année, ces produits ne présenteront plus le logo Max Havelaar.
Est-ce qu’Alter Eco va arrêter de payer la redevance à Max Havelaar France ?
Effectivement si nous ne mettons plus le logo en avant, nous ne sommes plus tenus de verser une redevance à Max Havelaar France.

Quelle économie cela représente-t-il ? Comment cet argent va être utilisé ?

Cela représente sur l’année 2012 pour les thés et les jus environ 30.000 euros. En 2013 ces 30.000 euros seront intégrés au budget Filières (audit coopératives, supply chain et suivi terrain, ...).

Pourquoi avoir décidé de retirer le logo Max Havelaar ? Pourquoi ne pas retirer les autres logos ?

Beaucoup de marques proposent des produits portant le logo Max Havelaar, des hard discounters, des marques de distributeurs, des industriels, cela permet à la démarche Fairtrade d’avoir plus de visibilité.

De notre côté, nous sommes une entreprise historique du commerce équitable, des spécialistes. Depuis 1998, Alter Eco n’a qu’un objectif : soutenir les organisations de producteurs à travers un engagement fort et impliquant en défendant une vision intégrale de notre activité, prenant en compte l’interdépendance des enjeux et la nécessité d’être cohérent dans sa démarche. Nous avons besoin de prouver notre différence et notre unicité vis-à-vis d’autres acteurs moins jusqu’au-boutistes dans la démarche.

Nous avons 2 autres logos sur les packs :
- le logo bio (AB et/ou Label européen) qui restera sur tous les packs car nous avons une démarche 100% bio ;
- le logo produit compensé carbone qui vient en dos de pack pour mettre en avant cet engagement environnemental.
Le premier est un élément officiel, le second un élément d’information sur notre action environnementale et de différenciation. On ne peut se passer d’aucun des deux.

Comment a réagi Max Havelaar France ?

Le plus pertinent serait de leur demander nous ne saurions répondre à leur place.

Est-ce qu’Alter Eco envisage de travailler avec d’autres labels ou de mettre en avant son propre système de certification ?

Depuis 2001 nous ne cessons de mettre en place des outils (cahiers des charges, méthodologie FTA 200, FTVR, AEDI, rapports d’audit, analyse environnementale, bilan carbone,…) et des moyens pour cadrer notre action, notre démarche, analyser l’impact social, économique, environnemental et suivre le développement des organisations de producteurs partenaires. Nous avons des engagements forts qui vont au-delà de certains standards, tout ceci est extrêmement contraignant (surtout dans un secteur concurrentiel où tous ne s’imposent pas autant de contraintes), mais nécessaire selon nous pour être dans cette recherche permanente de cohérence.

Nous ne nous sommes jamais cachés derrière telle ou telle certification en estimant que le rôle d’un acteur engagé du commerce équitable c’est de créer du lien avec les producteurs, de suivre les coopératives, de donner aux consommateurs des garanties et des informations précises sur l’impact de notre activité, de son acte d’achat. Nous avons toujours, dans les moments fastes comme dans les situations difficiles, appliqué à la lettre les éléments de nos cahiers des charges sans jamais revoir à la baisse nos engagements, au contraire.
L’idée n’est en aucun cas de créer un nouveau système de certification. Nous sommes confiants et serein sur notre démarche, les engagements que nous avons toujours respectés, la vision que nous avons toujours défendue, les outils mis en place, mais il est pertinent de présenter nos cahiers des charges, nos méthodologies et outils d’analyse à des tiers, ce que nous faisons déjà dans le cadre d’une démarche ISO 26 000.

Mais aucun logo ne viendra prendre la place laissée. Ce serait participer un peu plus à la confusion qui existe malheureusement entre toutes ces garanties « concurrentes ». Le consommateur est perdu, il doit pouvoir se rattacher à des spécialistes du commerce équitable, des entreprises qui vont jusqu’au bout dans la démarche.

Est-ce que les producteurs vont continuer à payer pour une certification sachant qu’elle ne sera plus indiquée sur les produits ?

Les organisations de producteurs avec lesquelles nous travaillons n’ont pas uniquement (et heureusement) Alter Eco comme client. La majeure partie des matières premières qu’ils exportent seront utilisées par leurs clients dans des produits qui porteront toujours le logo Max Havelaar.

Est-ce que votre décision peut fragiliser le mouvement du commerce équitable ?

Le commerce équitable c’est un lien fort entre des organisations de producteurs et des entreprises importatrices, c’est un engagement sur le long terme, des prix justes, un préfinancement des commandes ou des récoltes, des primes de développement, des débouchés diversifiés, une démarche de progrès, la volonté de ne pas considérer les agriculteurs comme de simples fournisseurs de matières premières, la prise en compte de toute les parties prenantes... Rien de tout cela ne sera fragilisé.

dimanche 18 novembre 2012

Commerce équitable, tout sauf de la charité

Le commerce équitable n’est pas de la charité

Sorti le 17 mai, un livre passe au peigne fin les principes du commerce équitable.
Entretien avec son auteur, l’économiste Christian Jacquiau.
 
Q : En France, le chiffre d’affaires du commerce équitable a décuplé depuis 2000. L’idée d’agir sur le monde en poussant son chariot plaît aux consommateurs. Mais cette popularité a brouillé les frontières entre engagement militant pour le développement humain et bon plan marketing. État des lieux avec Christian Jacquiau qui vient d’écrire Les Coulisses du commerce équitable, mensonges et vérités sur un petit business qui monte. Pendant trois ans, ce commissaire aux comptes a enquêté loin des beaux discours complaisants, dans les zones d’ombre de ce juteux secteur. En portant une attention toute particulière sur la marque la plus connue en Europe : Max Havelaar.En avril dernier, des critiques acerbes ont pour la première fois sérieusement entaché la Quinzaine du commerce équitable. Une remise en question salutaire ?
Christian Jacquiau. Indispensable même car le problème aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de norme, n’importe qui peut se proclamer acteur du commerce équitable. C’est par exemple ce qui pousse Auchan, Carrefour ou Ed à se lancer directement dans le commerce équitable sous leurs propres marques. Une critique sérieuse est venue d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes qui a conclu à des « anomalies beaucoup trop fréquentes » parmi 55 opérateurs du commerce équitable en France. Il existe en France 17 démarches différentes. L’enquête a même trouvé des acteurs qui n’avaient aucune facture, donc aucune traçabilité de leurs achats prétendument équitables… Au niveau des critères de transparence, le consommateur ne s’y retrouve plus. Le commerce équitable est aujourd’hui un espace ouvert sans restriction. Ne doutons pas qu’il y ait des gens bien intentionnés, mais il y en a aussi qui le sont beaucoup moins. Si j’ai sous-titré le livre un petit business qui monte, c’est que certains n’y voient qu’un fertile miracle marketing puisqu’il suffit de coller « équitable » sur un produit pour qu’il se vende.
 
Q : Depuis août 2005, le commerce équitable figure pourtant dans la loi française. N’est-ce pas une avancée ?
Christian Jacquiau. Pas vraiment. Jacques Chirac peut se gausser du fait que la France soit le premier pays à inscrire le commerce équitable dans sa législation, mais c’est une définition misérabiliste cantonnée aux seuls rapports Nord-Sud. Dans l’article 60 dela loi sur les PME, on peut lire que« le commerce équitable s’inscrit dansla stratégie nationale du développement durable et qu’il organise des échanges de biens et de services entre des pays développés et des producteurs désavantagés situés dans des pays en voie de développement ». Il n’y a pas la volonté de généraliser et de combattre les règles délétères de l’OMC. On en reste à une dimension caritative qu’on organise comme telle. À première vue, cela peut paraître étonnant qu’un gouvernement libéral pousse à voter une loi sur l’équitable mais, en y regardant de plus près, c’est une manière de le cantonner, de le phagocyter pour qu’il ne fasse pas d’ombre à l’ultralibéralisme. Et notamment aux adeptes des pratiques les plus violentesde l’ultralibéralisme déshumanisé que sont, pour la plupart, les transnationales fraîchement logotisées « équitable ».
 
Q : Le fait que Nestlé, Dagris ou Starbucks s’impliquent dans le commerce équitable ne peut-il pas contribuer à rendre le libéralisme plus humain ?
Christian Jacquiau. En tout cas, c’est ce que certains optimistes nous annoncent. En réalité, ces grands groupes ne se convertissent absolument pas aux thèses du commerce équitable. Ils choisissent un produit alibi et communiquent dessus à outrance : l’exemple le plus connu est celui de McDo qui vend un café logotisé Max Havelaar dans ses fast-foods suisses. On peut voir cette stratégie comme prometteuse, comme un premier pas… Or, Max Havelaar ne fixe ni exigence de progression sociale, ni démarche constructive quant aux relations entretenues avec l’ensemble de ses fournisseurs… Montrés du doigt pour leur antisyn-dicalisme, leurs plans sociaux violents, leurs licenciements boursiers et leurs déloca-lisations, les grands groupes s’achètent une virginité à bon compte. Nestlé est par exemple boycotté dans vingt pays, ce quine l’empêche pas d’être une des multi-nationales qui communique le plus sur son engagement équitable.
 
Q : En 2000, votre ouvrage les Coulisses de la grande distribution a mis au grand jour la pratique frauduleuse des marges arrière (1). Lorsque Carrefour, Leclerc ou Monoprix distribuent des produits équitables dans leurs rayons, est-ce une contradiction ?
Christian Jacquiau. Oui, c’est un paradoxe. La grande distribution symbolise le commerce inéquitable par excellence avec une politique d’écrasement des prix qui, au nom du consommateur, pressure les fournisseurs afin d’obtenir des marges pharaoniques. En France, plus de 90 % de la consommation courante distribuée en grandes surfaces passent par six centrales d’achats : un goulet d’étranglement qui relie notre consommation à la crise de la mondialisation et qui a contribué à une schizophrénie d’intérêts entre consom-mateur et salarié. Dans les années 1980, le principe de la grande distribution était un îlot de pertes dans un océan de profits : des prix d’appel comme la baguette à un franc attiraient les gens dans l’hypermarché. Aujourd’hui, la nouvelle approche c’est un îlot d’équitable dans un océan d’inéquitable avec le même principe d’attraction. Chez Leclerc par exemple, le rayon café ne propose pas de café équitable. On le trouve dans un rayon spécifique. Le consommateur n’est pas amené à s’interroger sur les différences entre l’équitable et le reste. Du coup, l’équitable est vraiment réduit à une niche commerciale. D’autant que les fameuses marges arrière s’appliquent aussi à ces prétendus « autres » produits. Le 17 avril dernier, Michel-édouard Leclerc a d’ailleurs été d’une honnêteté déconcertante en déclarant : « actuellement nous sommes dans une phase de promotion et de soutien du commerce équitable qui ne constitue qu’un marché émergent. Avec les volumes, les fournisseurs vont pouvoir écraser leurs coûts de production et nous pourrons ainsi aug-menter nos marges. » Nous sommes là aux antipodes d’une volonté de répartir plus justement les prix.
 
Q : Sauf que, sans la grande distribution, le commerce équitable serait loin d’avoir la même renommée ?
Christian Jacquiau. Il faut reconnaître à Max Havelaar, qui passe beaucoup de parte-nariats avec les grandes surfaces, d’avoir permis la reconnaissance de l’appellation. Avant Max Havelaar, personne n’avait osé concilier commerce équitable et grandes surfaces, mais depuis, la pratique a fait tache d’huile. Une dépolitisation du commerce équitable qu’explicite Tristan Lecomte de la société Alter Eco : « les distributeurs et industriels sont plus à même d’entendre un discours qui s’intégrerait à leurs activités économiques, qui ajusterait leurs pratiques commerciales sans remettre en cause leur raison d’être, plutôt qu’un discours assez virulent qui dénonce systématiquement et fonda-mentalement le système libéral dontils sont l’acteur principal. » Quand un consommateur rentre dans une boutique Artisans du monde, des militants lui expliquent la définition du commerce équitable, ses contraintes, ses limites etses objectifs. Quand on rentre dans un hypermarché, le fonctionnement en libre-service réduit le rapport humain et évince l’aspect pédagogique sur les dégâts du libéralisme.
 
Q : Y a-t-il vraiment des enjeux progressistes ?
Christian Jacquiau. Bien sûr que oui. Le commerce équitable prône une répartition plus juste du prix, un nouveau calcul permettant de mieux rétribuer chaque étape de la filière d’un produit donné, du producteur au consommateur en passant par les intermédiaires : confectionneurs, transporteurs, mais aussi salariés des distributeurs. Or aujourd’hui, tout cela tend à être détourné. Il y a une forte tendance à vouloir surfer sur la culpabilisation du consommateur, à faire du commerce équitable un engagement à payer un peu plus cher ses bananes ou son café afin de rémunérer davantage le « PPDS » (petit producteur défavorisé du Sud), et uniquement lui. Tout cela est alors orchestré par une structure intermédiaire située dans un pays développé qui se dit « acteur du commerce équitable ». Cela devient un commerce à part dans lequel seuls les consommateurs sont appelés à réparer les préjudices subis par les producteurs du fait des comportements prédateurs des torréfacteurs et des distributeurs auxquels, curieusement, on ne demande aucun effort. Le fait de jouer avec la bonne conscience des consommateurs constitue une perversion majeure…
 
Q : Justement, en parlant de déviance, vous révélez que les producteurs les plus pauvres ne profitent pas du commerce équitable…
Christian Jacquiau. Le problème c’est que, pour que leurs produits obtiennent le logo Max Havelaar, les producteurs des pays du Sud doivent d’abord payer pour être reconnus pauvres ! Du coup, on exclut ceux qui sont en réelle situation de détresse et ne peuvent avancer de telles cotisations. Ce mécanisme limite également l’équitable à ceux qui peuvent s’organiser en coopératives, sur des sites géographiques de cultures agricoles assez homogènes, abandonnant le plus souvent leurs cultures vivrières au profit de monocultures d’exportation situées sur des terrains relativement accessibles permettant de collecter facilement des volumes importants de marchandises. Enfin, même quand un producteur est reconnu fournisseur d’équitable, il n’a aucune assurance sur les volumes qu’il va ainsi écouler : une année 5 % de sa production, une autre 10 % ou peut-être rien du tout…

Q : Très concrètement, combien gagne le producteur de café ?
Christian Jacquiau. Pas grand-chose. Les chiffres de Max Havelaar par exemple annoncent « 50 millions d’euros de plus pour les petits producteurs ». Au premier abord un montant énorme, mais qui s’amoindrit lorsqu’on sait que Max Havelaar revendique un million de bénéficiaires… En moyenne, le surplus qu’un producteur peut en tirer, comparé au commerce traditionnel, est donc de 50 euros par an. Soit 4 euros par mois. Et encore, il s’agit du prix FOB (free on board), c’est-à-dire le prix payé sur le port d’embarquement. Le producteur doit payer toutes les charges en amont : coopératives, transports, douanes… Il arrive même que certains producteurs équitables aient un fonctionnement structurellement déficitaire. Lors de débats dans les médias,les dirigeants de Max Havelaar rétorquent que si l’apport financier est faible, ils ont quand même contribué à rendre leur dignité aux petits producteurs… Peut-on s’en contenter et dans quelles mesures est-on en droit de fixer les critères de mesure de leur « dignité retrouvée » ? Dans l’état actuel des choses, l’objectif initial qui était de rééquilibrer les échanges économiques internationaux est un énorme raté. Le commerce équitable ne joue pas le rôle qu’il s’était assigné : un petit grain de sable qui devait lutter contre les effets pervers de la mondialisation et contre la violence des rapports entre le Nord et le Sud.
 
Q : Vendre dans le système économique actuel un produit 100 % équitable paraît difficilement réalisable…
Christian Jacquiau. C’est pour ça que le commerce équitable constitue selon moi un idéal, un objectif à atteindre. Il doit devenir la norme. Une enquête du quotidien le Monde publiée en 2004, parlant de politisation de la consommation, a estimé les « alterconsommateurs » à 25 % de la population. Au Japon, 20 millions de personnes sont engagées dans le mouvement des coopératives de consommateurs, dont font partie les Teikei, inspiratrices des AMAP françaises (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne). Ce sont des exemples de réseaux informels progressistes. Le rôle du consommateur est essentiel. Chaque jour, il vote, par ses choix de consommation, pour un modèle de société. Le commerce équitable ne va pas tout résoudre, mais il permet d’appréhender les rouages de cette mondialisation qui nous échappe. Il doit devenir une véritable « exigence politique » de régulation et de relocalisation des échanges économiques, privilégiant cette « souveraineté alimentaire » que José Bové revendique « en tant que droit fondamental inscrit dans les droits sociaux, économiques et culturels ».

Q : Vous n’avez pas peur que les critiques ciblées de votre ouvrage détournent globalement les consommateurs du commerce équitable ?
Christian Jacquiau. C’était un risque à prendre mais je l’ai mesuré et il est limité. Il fallait lever le voile sur les dérives et les abus commis au nom de l’équitable, afin de redonner toute sa place à un véritable commerce équitable. Le concept commence à se vulgariser, d’un autre côté il pèse à peine 0,00875 % dans les échanges mondiaux. Il est peut-être temps de s’interroger sur ce dévoiement avec des partenaires aussi peu fréquentables que Carrefour, Nestlé ou Dagris, car cela risque de tuer l’idée d’en faire une norme pour tous les rapports marchands. Le but du livre est de tirer le signal d’alarme. Le moment est venu de faire un état des lieux, de réfléchir aux orientations actuelles et futures du commerce équitable. Il faut lancer le débat, s’interroger sans tabou. Ce livre ne se veut pas condamnation ni critique stérile. Juste un outil de réflexion. Je suis personnellement un fervent défenseur du commerce équitable, j’en demande plus et mieux, tout au long des filières, au Nord comme au Sud, dans les relations locales comme dans les relations internationales.

Les Coulisses du commerce équitable, de Christian Jacquiau. Éditions Mille et une nuits, 22 euros.

 

(1) Marges arrière : facturations de prestations réelles ou fictives, exigées par le distributeur au fournisseur après facturation : primes de référencement, premières marchandises gratuites, financement intégral de campagnes promotionnelles, mise en valeur de produitsen tête de gondoles… En tout, il a été recensé 500 motifs utilisés par la grande distribution pour justifier d’avantages supplémentaires, sans contrepartie.

Entretien réalisé par Christelle Chabaud
http://www.lequitable.fr/commerce-equitable-tout-sauf-de-la-charite/

mercredi 19 septembre 2012

Les doudous Papili c’est fini !


Les doudous Papili c’est fini !

Ce fut un de mes premiers contacts ... tellemment le projet m'avait plû, la marque et les produits (des cocottes au doudou veilleuse)  … mais tout ceci semble terminé. 

En effet depuis ce  début d’année l’aventure de Papili semble terminée, début mars la société a été mise en liquidation judiciaire, dommage …

Créée en 2007 par Lucie Bernadac, Papili est une entreprise ancrée dans un projet social et environnemental. Papili fait fabriquer des doudous en coton bio et équitable, la fabrication se fait en Afrique sous le contrôle de Max Havelaar.

samedi 4 août 2012

La malédiction du plastique

Un reportage à voir mardi soir sur la malédiction du plastique (mardi, 7 août 2012 à 20:50 sur Arte)
"Comment faire face à la menace écologique que font peser les déchets plastiques ? Un tour du monde à la fois loufoque et très documenté.
Villes et campagnes, montagnes et déserts, rivières et fonds sous-marins : les déchets de plastique ont tout envahi. Alors que ce matériau n'existe que depuis un siècle, il polluera encore notre environnement dans plusieurs milliers d'années. Le constat est alarmant, mais une prise de conscience commence à se faire à l'échelle mondiale. Non seulement il importe de fabriquer moins d'objets, contenants et emballages en plastique, mais leur recyclage pourrait être amélioré. Des entreprises proposent désormais des solutions alternatives. Les stylistes s'y mettent et proposent des éléments de décoration, des robes et des accessoires en plastique recyclé ! Il serait aussi possible de fabriquer des matériaux ayant les mêmes vertus que le plastique mais biodégradables, en utilisant des végétaux. Du bioplastique, en quelque sorte. Un passionnant périple où alternent images choc (le garbage patch dans l'océan Pacifique, les décharges indiennes à ciel ouvert, les plages de Hawaii...) et paroles d'experts."
De plus en plus d'objet sont réalisés en matière recyclée.... ici mais surtout dans les pays où l'on retrouve des projets commerce équitable. Eh oui avoir peu rend imaginatif.
Retrouvez nos produits en matériaux recyclés dont les bracelets issus du projet kenyan de recyclage des sacs plastiques (http://www.tonga-soa.fr/shop/bijoux/457-bracelets-jokko-enfant.html) mais aussi tous les produits de l'atelier de Ankazobe à Madagascar en fût de métal de récupération (http://www.tonga-soa.fr/producteurs/sheet_madagascar_ankazobe.htm)
www.tonga-soa.fr
www.facebook.com/tongasoafrance

mardi 24 juillet 2012

RDVs marchés de la semaine

Profitons de l'été pour se balader vers de nouveaux horizons.

Cette semaine j'"essaye" de nouveaux RDVs le marché de Neuilly Sablons le mercredi matin et le marché Place Saint-Louis à Garches samedi matin. 

Sans oublier Neuilly Sablons le dimanche matin. 

A très bientôt.
http://www.facebook.com/tongasoafrance
 

jeudi 28 juin 2012

Alter Eco : "Moins de marketing, et plus de revenus pour le producteur"

France Info / Economie
le Samedi 26 Mai 2012 à 06:00
 
Il ne porte pas de costume-cravate, mais une chemise à fleurs. Le directeur général d'Alter Eco, Nicolas Mounard, dévoile sa recette du commerce équitable. Son entreprise, Alter Eco, est le leader français du secteur pour l'alimentation.

Retrouvez l'émission sur :

http://www.franceinfo.fr/economie/patron-chef-d%E2%80%99entreprise/alter-eco-moins-de-marketing-et-plus-de-revenus-pour-le-producteur-626059-2012-05-26

Extrait:

Peut-on faire des bénéfices, comme une entreprise "normale", tout en rémunérant plus les producteurs, afin qu'ils puissent vivre décemment ? Réponse de Nicolas Mounard : "On essaie d'être malins. On dépense moins en marketing et en publicité. Cela nous laisse plus de marge pour payer les producteurs. On leur donne entre 25 et 40 % sur la vente d'un produit." 
 
Même s'il progresse, le commerce équitable reste marginal dans les rayons des supermarchés : 1 % pour les tablettes de chocolat, 2 % pour le thé, 7 % pour le café. Alors est-ce un simple alibi de la grande distribution, pour améliorer son image et se donner bonne conscience ? "On ne se pose pas cette question", rétorque Nicolas Mounard. "On essaie de faire le maximum pour nos producteurs, et il y a des distributeurs pour commercialiser nos produits, tant mieux !"
 
Economie sociale et solidaire
 
Les articles du commerce équitable coûtent souvent plus cher, alors ne sont-ils pas réservés à une élite ? "Plus cher que quoi, c'est toujours la même question qu'il faut se poser. Sommes-nous plus chers qu'un chocolat dans lequel il y a 15 % de lécithine de soja et pas beaucoup de matière cacaotée ? Oui, c'est un chocolat de qualité exceptionnelle," lance ce jeune patron à la chevelure frisée et abondante.
 
Nicolas Mounard réagit aussi à la création d'un ministère délégué à l'Economie sociale et solidaire. Il n'en attend pas énormément, mais souhaite néanmoins que le gouvernement aide les entreprises de son secteur à "obtenir plus facilement des prêts bancaires."
 
Alter Eco importe une centaine de produits que l'on peut retrouver dans les grandes surfaces : des jus de fruits, des biscuits, du chocolat, du café, du riz, issus de l'agriculture biologique pour la plupart. Alter Eco travaille avec 150.000 producteurs d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud, notamment. La société affichait une croissance de 15 % pour l'année 2011.

Planetoscope (Statistiques mondiales écologiques en temps réel) - Le Commerce Equitable

Le commerce équitable représente actuellement un marché de plus de 3,5 milliards d'euros au niveau mondial. En France, le secteur du commerce équitable reste dynamique malgré la crise, avec une croissance estimée de 5% en 2010 (elle était de l'ordre de 10% en 2009) et un chiffre d'affaires global de plus de 300 millions d'euros.

 

Le marché du commerce équitable


Les ventes du commerce équitable labellisé dans le monde ont atteint 2,4 milliards d'euros en 2007, et 3,5 milliards en 2009. Le commerce équitable, malgré tout, représente une part très petite du commerce international et ne touche que 1,5 millions de producteurs.

Il y a environ 55 000 points de vente qui commercialisent des produits issus du commerce équitable en Europe. Selon l'association européenne FLO, les produits issus du commerce équitable représentent une part de marché significative dans certains pays européens : 47% des bananes, 28% des fleurs et 9% du sucre vendus en Suisse portent un label Commerce équitable En Grande-Bretagne, un marché qui représente 8 fois la population de la Suisse, le commerce équitable représente 5% du marché du thé, 5.5% des bananes et 20% du café.

L'Europe représente à elle seule près de 60 % du marché du commerce équitable mondial avec en 2005 un chiffre d'affaires de 660 millions , soit + 154 % en cinq ans. La Suisse et le Royaume-Uni sont les plus avancés avec des parts de marché significatives : 47 % du marché des bananes en Suisse, 5,5 % du marché du Café au Royaume-Uni

La notoriété du Commerce Equitable est aujourd’hui très forte : 95% des Français connaissent le commerce équitable (IPSOS juin 2009) alors qu’il n’était que de 9% en 2000, et la démarche bénéficie d’un fort capital de sympathie : les Français se sentent proches de la démarche et 78% d’entre eux formulent des appréciations positives sur le Commerce Equitable.

Il reste cependant une énorme marge de progression pour développer la consommation équitable. Le café, qui est le produit équitable le plus vendu en France ne représente que 5% des parts de marché alors que dans d’autres pays d’Europe certains produits ont atteint des parts de marché très importantes.

http://www.planetoscope.com/developpement-durable/commerce-equitable

mardi 26 juin 2012

Cacao et chocolat équitables


Difficile de parler du chocolat sans parler du cacao et vice-versa. Aussi après, le sucre bio, le café bio, le thé bio et équitable, la banane bio,… continuons notre revue des aliments biologiques.
 

Le cacao et le chocolat équitables et bio 

 

cacao et chocolat bioLe cacaoyer ou Theobroma cacao, « la nourriture des dieux » nous vient d’Amérique :  les Aztèques considéraient le cacaoyer comme un arbre de paradis. Il fut introduit sur le continent africain au XIXème siècle.et l’Afrique aujourd’hui, représente les ¾ de la production mondiale !

La Côte d’Ivoire est le plus grand producteur tandis que le Brésil, premier pays producteur d’Amérique, ne représente que 5% de la production mondiale.

La « ceinture de cacao », comprend le 20, 21 et 22ième parallèles et couvre une zone entre 400 et 700 m d’altitude, en zone équatoriale et tropicale de l’Amérique du Sud à la Malaisie en passant par la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Cameroun.
  • Les cacaoyers sont de petits arbres de sous-bois dont le tronc est couvert d’une écorce orangée, avec de grandes et longues feuilles dont certaines, très tendres, évoquent des fleurs rose pâle qui tranche avec le fruit long, recourbé et jaunâtre.
Il existe trois grandes variétés de fèves: criollo, forastero et trinitario. Comme pour le café, il existe de bonnes ou moins bonnes variétés de fèves de cacao. Leur récolte se déroule de décembre à juillet.

Les fèves de cacao contiennent du fer et du magnésium, des vitamines A1, B1, C, D, E, qui seraient bénéfique notamment à la vision, la formation osseuse, l’équilibre nerveux, la fertilité. Son fruit est sensé avoir des propriétés anti-oxydantes contre le vieillissement, ou anxiolytiques contre le stress et la fatigue.
 

Le cacao, bon pour nos tables mais pas forcément pour l’environnement

 
Le succès planétaire du cacao a un peu les mêmes inconvénients que celui de l’huile de palme, du café, de la banane, etc…..celui d’éradiquer les forêts naturelles au profit de plantations en monoculture où la biodiversité est réduite.

En Côte d’Ivoire quasiment 13% de la surface de la forêt d’origine, soit entre 8 et 10 millions d’hectares, ont été rasés pour planter des cacaoyers pour la production de chocolat. Ce sont 170 000 hectares de forêt qui ont été transformés en plantation de cacao en Indonésie.

Que faire ? Promouvoir l’agriculture sous couvert forestier qui fonctionne bien car le cacaoyer peut tout à fait cohabiter avec la forêt : la culture du cacao se fait alors sous l’ombre des arbres conservés de la forêt.

Les grandes exploitations industrielles, beaucoup moins nombreuses que les petites en Afrique de l’Ouest (10%), utilisent des méthodes plus « intensives » : l’utilisation d’un insecticide apparenté au DDT, le lindane, a ainsi l’inconvénient d’exposer les nombreux enfants qui travaillent dans les plantations. (Ils seraient 150 000).

La culture du cacao reste, essentiellement le fait de petites exploitations familiales, ce qui explique que les exploitants locaux de cacao ne reçoivent que de 5 à 7% du prix final de la tablette de chocolat.

Les exportateurs de cacao génèrent ainsi 30 fois moins de revenus que les confiseurs. En revanche le chocolat équitable, permet donc de rémunérer 3 fois plus les cultivateurs et de maintenir une plus grande variété écologique.

Ce déséquilibre s’explique donc par l’aspect morcelé de la production face à la concentration de multinationales puissantes qui régulent l’achat des stocks de cacao et son prix mondial.

L’intérêt du chocolat de commerce équitable est donc de contourner cette concentration du négoce du chocolat et de sa vente qui déséquilibrent les termes de l’échange.
  

Le Chocolat équitable et le chocolat bio


Les États-Unis, l’Angleterre, la France et l’Allemagne consomment à eux seuls la moitié du chocolat produit chaque année dans le monde. L’économie du chocolat qui repose sur celle du cacao, est très concentrée. Six multinationales contrôlent 80% de la distribution (notamment Nestlé, Mars, Ferrero).

Le planteur empoche 4 % à 6 % du prix d’une tablette de chocolat.

La fabrication du chocolat n’est pas facile : les fèves de cacao sont couvertes d’une pulpe blanche gluante qui sert à une première fermentation au soleil afin de développer les premiers arômes de cacao.

Les fèves de cacao sont ensuite nettoyées, torréfiées, puis broyées. Réduites en poudre, les fèves de cacao sont enfin mélangées au beurre de cacao et à du sucre pour donner le chocolat.

Lors des différentes étapes, on obtient ainsi de la pâte de cacao, onctueuse et amère, encore composée de 45 à 65 % de beurre de cacao, qui, lui est la matière grasse naturelle du cacao. Le beurre de cacao s’obtient par pression et on l’ajoute à la poudre de cacao pour obtenir la pâte de cacao.
 

Le marché du cacao 

 

  • Plus de 90% de la production mondiale de cacao provient de 5,5 millions de petites exploitations
  • Environ 3,5 millions de tonnes de cacao sont produites chaque année
  • Près de 50 millions de personnes dépendent du cacao pour vivre
  • La Côte d’Ivoire et le Ghana produisent  plus de 50% du cacao mondial[1]
  • En 2010, 1% de la production mondiale a été vendue aux conditions Fairtrade / Max Havelaar

La production de cacao équitable Fairtrade / Max Havelaar

  • 62 organisations de producteurs de cacao dans 17 pays
  • 122 000 producteurs
  • 35 000 tonnes de cacao équitable vendues en 2010

    Pays producteurs de cacao en 2007 : Côte d’Ivoire – 35,8 % ; Ghana -10,3 % ; Cameroun – 4,0 % ; Brésil -10,9 ; Malaisie – 8,3 % ; Equateur – 3,2 % ; Indonesie -10,5 % ; Nigeria – 5,5 % ; Colombie – 2,1
*
[1] World Cocoa Foundation, Cocoa Market Update, mai 2010

vendredi 22 juin 2012

Vers d’autres Mondes (Sur France 5 : 26 juin 2012, 3 et 10 juillet 2012)

Une production de Denis Carot  (co-producteur de « Home » avec Luc Besson réalisé par Yann-Arthus Bertrand) et réalisé par Sylvain Braun (la série « Artisans du changement »).

Une série de 3 épisodes pour explorer « la face cachée du commerce international et ses conséquences sur le plan social, économique et environnemental. Sous la conduite du fondateur d’Alter Eco, » remontez « 3  filières dans 3 pays différents, montrant les mécanismes des secteurs conventionnel et alternatifs, ce dernier donnant à la fois de meilleurs rendements plus respectueux de la nature et des hommes. 3 filières, 3 pays et 3 problématiques spécifiques qui donnent une vision globale des enjeux actuels et futurs des rapports Nord-Sud. »
 
- le 26 juin à 21h30 : UN SUCRE AU GOUT AMER  (Les Philippines). Accaparement des terres et travail des enfants sont central. Le salut est dans les initiatives de groupe : coopératives, agriculture biologique et accès au commerce équitable, création de produits à valeur ajouté.
- le 3 juillet à 21h30 : POUR LE PARFUM D’UN RIZ  (La Thaïlande). 1er exportateur mondial de riz mais beaucoup de misère dans le pays. Lopins exigus, quasi monopole des acheteurs, environnement dégradé. Même ressort: coopératives, agriculture biologique et accès au commerce équitable, création de valeur ajouté.
- et enfin le 10 juillet à 21h30 : A L'OMBRE DU CACAO (Le Pérou). Déforestation et filiales de multinationales. L’exemple d’Acopagro qui mise sur l’agro-foresterie.


http://documentaires.france5.fr/series/vers-dautres-mondes

jeudi 21 juin 2012

Aux JO de Londres, on la joue FAIR !


Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres 2012 seront les Jeux les ‘plus équitables’ de l’histoire : des millions de visiteurs pourront y consommer du thé, du café, du chocolat, du sucre, des bananes, du vin et des oranges issus du commerce équitable.

Selon les estimations, 10 millions de bananes issues des îles du Vent et d’Amérique du Sud seront consommées, 7,5 millions de tasses de thé seront servies, 14 millions de tasses de café seront bues et l’on savourera 10 millions de sachets de sucre certifiés produits par des agriculteurs du Belize. Ces quantités représentent un revenu de 100.000 £ (ou plus de 120 000 euros) pour le commerce équitable sur l’ensemble de la compétition. Tout cela au bénéfice des communautés des pays du Sud, qui pourront l’investir dans des projets à caractère social, environnemental et économique.
 
Le point de vue de Moses Renee, cultivateur de bananes
Moses Renee fait parti de l’Association des Agriculteurs (LIEN) des Iles du Vent (Windward Islands Farmers Association - WINFA) se réjouit de savoir que ses bananes seront consommées pendant les jeux. Il déclare : « Non seulement les communautés comme la mienne tireront un profit des ventes et des revenus supplémentaires. Mais en plus, avec la décision de se fournir auprès du commerce équitable, plus juste pour les agriculteurs des pays en développement, le LOCOG (comité organisateur) envoie un message positif sur les changements à apporter aux pratiques commerciales afin d’inclure des petits exploitants comme moi. »
 
Des sportifs sensibilisés
L’athlète britannique et lanceuse de javelot Goldie Sayers, 29 ans, a récemment visité Thandi, une coopérative viticole du Cap en Afrique du Sud afin de voir de ses propres yeux l’impact du commerce équitable. « Je soutiens le commerce équitable, car il encourage des conditions plus justes et durables pour les agriculteurs et les travailleurs des pays en développement. L’avantage d’être une athlète, c’est aussi de pouvoir voyager et d’avoir une perspective que d’autres personnes n’ont pas. En Afrique du Sud, j’ai vu et compris la différence réalisée par un prix équitable. » D’autres athlètes de l’équipe britannique soutiennent également le commerce équitable comme l’heptathlète Louise Hazel et les nageuses Jemma Lowe et Georgia Davies.
 
La distribution d’aliments équitables entre dans le cadre de la London 2012 Food Vision
La décision de servir des aliments issus du commerce équitable s’inscrit dans le cadre de la London 2012 Food Vision qui fixe les normes de durabilité pour la restauration lors de cet événement au cours duquel environ 14 millions de repas seront servis. La Fairtrade Foundation est un membre de ‘Sustain’, une alliance d’ONG et d’organisations sans but lucratif qui ont milité pour que la nourriture des Jeux 2012 mette en avant la santé et la durabilité. Elle gagne ainsi de nouveaux marchés pour les producteurs durables et crée une importante contribution alimentaire.
 
Le LOCOG (comité organisateur) donne l’exemple
Harriet Lamb, Directrice Exécutive de la Fairtrade Foundation a déclaré : « Le commerce équitable, c’est tout simplement créer un terrain de jeu honnête pour les petits producteurs et les travailleurs dans le commerce global - les Jeux Olympiques de Londres 2012 sont l’occasion idéale pour aider les agriculteurs à bâtir un avenir durable. En demandant à l’industrie de la restauration de s’approvisionner en produits certifiés équitables, le LOCOG (comité organisateur) a établi de nouvelles normes pour l’industrie de la restauration. Et c’est non seulement pour cet événement emblématique, mais aussi pour tous les grands événements futurs – une contribution de taille. »
 
Londres, un Territoire de commerce équitable anglais
Londres est également la plus Vaste Ville Equitable du Monde, depuis 2008, elle fait partie du mouvement Fairtrade Towns (repris en France avec la campagne Territoires de Commerce équitable). Au sein de la capitale, près de 1000 détaillants, 600 points de restauration et de nombreuses institutions emblématiques (telles que la British Library, le London Eye, le National Theatre, et les chambres du parlement, etc.) proposent toute une gamme de produits issus du commerce équitable.
 
Un partage équitable des retombées des JO
Sophi Tranchell, Présidente du Comité Directeur du Commerce Equitable de Londres, a déclaré : « L’organisation des Jeux Olympiques va offrir de nombreux avantages financiers et culturels pour Londres. C’est positif que le comité organisateur reconnaisse qu’aider ainsi les agriculteurs, producteurs et cultivateurs des pays en développement va permettre de partager une partie des gains avec ceux qui en ont le plus besoin. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012 seront une excellente occasion de montrer cet engagement au reste du monde. Cette visibilité peut montrer aux visiteurs qu’ils peuvent faire davantage pour le commerce équitable et quelle contribution ils peuvent avoir. »

mercredi 20 juin 2012

Le cacao bientôt en voie de disparition

20 minutes/AFP. Créé le 05/06/2012 à 21h01 -- Mis à jour le 06/06/2012 à 08h53 
  

AGRICULTURE - Le changement climatique a de lourds impacts sur la production de cacao...

Le vieillissement des vergers et les effets du changement climatique, entre autres périls, menacent le cacao dans le monde, ont affirmé mardi à Abidjan les chercheurs de l'Alliance des pays producteurs (Copal), tirant la sonnette d'alarme pour cette culture. La pérennité de cette culture «est menacée par de nombreuses contraintes», notamment «le vieillissement de nos vergers de cacaoyers, les effets du changement climatique, la forte pression parasitaire» et le sous-financement de la recherche, a déclaré Naga Coulibaly, secrétaire général du Copal, à l'ouverture d'une réunion de trois jours.
  

«Dans cinquante ans ou un siècle on ne pourra plus avoir du cacao»

«S'il n'y a pas une réaction rigoureuse aux menaces, il va sans dire que (...) dans cinquante ans ou un siècle on ne pourra plus avoir du cacao», a-t-il assuré à l'AFP. Naga Coulibaly a plaidé en particulier pour une «aide financière accrue» à la recherche, en vue de renouveler les vergers avec «de nouvelles variétés végétales résistantes aux parasites». Selon lui, cette aide devrait venir des «chocolatiers et des gouvernements des pays producteurs».

Dans ses dernières prévisions de production pour la saison 2011-2012, qui arrivera à terme en septembre, l'Organisation internationale du cacao (ICCO) table sur une offre de fèves de 3,99 millions de tonnes, contre une estimation précédente de 3,961 millions. La baisse atteindrait quelque 7% par rapport à la campagne 2010-2011, qui s'était soldée par une production de 4,3 millions de tonnes. Cette chute s'explique d'abord par le déclin de la production de Côte d'Ivoire, numéro un mondial.Brésil,
Cameroun, Côte d'Ivoire, République Dominicaine, Gabon, Ghana, Malaisie, Nigeria, Sao Tomé et Principe composent le Copal dont le siège est basé à Lagos au Nigeria.

© 2012 AFP


http://www.20minutes.fr/article/947393/cacao-bientot-voie-disparition#xtor=EPR-160-[13h]-20120606-[article_planete]-755899398@1-

Olympics 2012 goes fairtrade

The Fairtrade Foundation has dubbed the 2012 Olympic and Paralympic Games the fairest games ever with fairtrade bananas, tea, coffee and sugar available at all Olympic venues.

The Foundation says an estimated 10 million Fairtrade bananas from the Windward Islands and South America will be eaten, 7.5 million cups of Fairtrade tea served, 14 million cups of coffee carrying the FAIRTRADE Mark drunk, and 10 million Fairtrade certified sachets of sugar grown by farmers in Belize consumed.


This equates to an estimated Fairtrade premium of £100,000 that will be generated over the six week period of the Games for communities in developing countries to invest in social, environmental and economic developmental projects, such as sports fields, schools, clean water drinking holes and medical clinics.


Harriet Lamb, Executive Director of the Fairtrade Foundation said: ‘Fairtrade is all about creating a level playing field for smallholders and workers in global trade – so the London 2012 Olympics is the perfect opportunity to help farmers to build a sustainable future. By asking the catering industry to source Fairtrade certified products, LOCOG have set new standards for the catering industry for not just this iconic event but future major events – quite a legacy.’


Sophi Tranchell, Chair of the Fairtrade London Steering Committee said: ‘There will be many financial and cultural benefits to London staging the Olympic Games and it is a positive step that the organising committee recognises that helping farmers, producers and growers in developing countries in this way will share some of the rewards with those who need it most. The 2012 Olympics/Paralympics will be a great opportunity to showcase this commitment to the rest of the world. This visibility may persuade our visitors to do more on Fairtrade and what a legacy that would be!”’


Posted on 08 June 2012.

http://www.naturalproductsonline.co.uk/companies/company-news/olympics-2012-goes-fairtrade/?goback=.gde_118277_member_124643779

De l'ananas dans nos assiettes : oui, mais à quel prix?

Uploaded by ConsumersIntl on Sep 17, 2010

Guerre des prix dans les supermarchés, déchets toxiques et fruit exotique. Ce document d'investigation dénonce les conditions sociales et environnementales inacceptables subies par les ouvriers agricoles qui cultivent les ananas au Costa Rica. Il montre aussi pourquoi les supermarchés doivent agir.

http://www.youtube.com/watch?v=1QpPrH5pN6I

Quand la Chine souffrira

Le Point.fr - Publié le 06/06/2012 à 12:31 - Modifié le 07/06/2012 à 11:41 

Résistance à la crise financière, croissance impressionnante, la Chine paraît inébranlable. Mais ses faiblesses pourraient bien la rattraper. C'est en tout cas la thèse de Jean-Luc Buchalet et de Pierre Sabatier, coauteurs du livre La Chine, une bombe à retardement*. Jean-Luc Buchalet, ingénieur agronome de formation et cofondateur du cabinet de recherche économique et financière PrimeView, explique au Point.fr pourquoi la croissance chinoise n'est pas saine.

Le Point.fr : Vous défendez l'idée que le modèle de croissance chinois est à bout de souffle. Pourquoi ?

Jean-Luc Buchalet : Il faut d'abord le souligner, depuis 30 ans, la réussite économique chinoise est exceptionnelle. Dans l'histoire économique, on n'a pas eu d'exemple de croissance aussi soutenue pendant aussi longtemps. Elle a été en moyenne légèrement supérieure à 10 %, et même encore plus élevée depuis 2001 avec l'entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Il y a d'abord eu une phase de rattrapage après la Révolution culturelle, comme en France et en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, pilotée par un système dirigiste de planification. La seconde phase commence à la fin des années 90, et plus encore à partir de 2001 avec une explosion de l'investissement. Contre les idées reçues, la consommation des ménages n'a pas du tout participé à cette croissance phénoménale. C'est la période où les entreprises étrangères délocalisent, investissent en Chine, pratiquent des transferts de technologie, tout cela pour réexporter leur production vers le reste du monde. La part de la Chine dans le commerce mondial passe alors de 3 à 4 % à plus de 11 % aujourd'hui, une hausse inédite dans l'histoire.
Elle devient alors l'atelier du monde, en grande partie grâce à l'ancrage du yuan sur le dollar, des salaires maintenus bas et des investissements gargantuesques dans les infrastructures.

Alors qu'est-ce qui vous fait craindre une explosion de ce modèle qui est une réussite ?

En 2009, la croissance s'est effondrée partout dans le monde sous l'effet de la crise financière, à l'exception de la Chine. Comment un pays tourné vers l'extérieur dont la production équivaut à un quart de la production mondiale a-t-il pu aussi bien résister, alors que le Japon a perdu 8 points de PIB et l'Allemagne entre 6 et 7 points de PIB entre le point haut et le point bas de la crise ? C'est qu'après une récession de deux trimestres qui a engendré fermetures d'usine et troubles sociaux, le gouvernement s'est lancé dans une frénésie de construction d'infrastructures : il a pratiqué une politique de relance keynésienne colossale. Pour cela, le pouvoir a utilisé son bras de levier favori, les banques, qui ont alors prêté à tout-va et dans des proportions incroyables : entre 2007 et 2010, le crédit a augmenté de 70 % ! Ce déversement a atteint quasiment 30 % du PIB en 2009 ! En perdant la main sur sa politique monétaire, la Chine est devenue un pays en surchauffe qui connaît désormais des problèmes d'inflation. Résultat, les taux d'intérêt chinois sont anormalement bas, ce qui encourage des investissements peu ou pas rentables : tout le monde s'est mis à investir et à emprunter sans compter, puisque le coût de l'argent est en réalité négatif, compte tenu de l'inflation.

Cela génère des bulles...

Oui. La principale et la plus grave étant celle de l'immobilier. Les prix s'envolent. La Chine est devenue une grande Espagne. L'Espagne a construit des routes, des ponts, des aéroports vides grâce à des taux d'intérêt artificiellement bas et à des subventions européennes. Elle a laissé se développer une bulle immobilière. En Chine, le poids de l'immobilier dépasse 15 % du PIB contre 13 % du PIB espagnol au plus haut de la bulle. Ajoutez à cela un système féodal corrompu et vous obtenez la plus mauvaise allocation de l'épargne de l'histoire. En 2011, le système bancaire parallèle, qui s'est développé pour financer les entreprises privées auxquelles les banques ne veulent plus prêter parce qu'elles préfèrent financer les entreprises publiques, a représenté 45 % du financement de l'économie privée ! Les autorités ont pris conscience de la surchauffe en cours et ont essayé de la contrôler, mais en refusant d'utiliser les moyens traditionnels de la politique monétaire qui militait pour une réévaluation de la monnaie. Par crainte de faire éclater cette bulle, elles n'ont finalement remonté que marginalement les taux d'intérêt et se sont contentées d'encadrer administrativement le crédit et d'augmenter les réserves obligatoires des banques. En parallèle, l'inflation galopante des produits alimentaires et de l'énergie, qui représentent 40 % du panier de la ménagère chinoise, lamine désormais le pouvoir d'achat des ménages. Au final, le paysan chinois ayant migré vers les provinces côtières dans l'espoir de s'enrichir éprouve de plus en plus de difficultés à se loger et à envoyer de l'argent dans sa famille, ce qui génère des tensions sociales croissantes. Conscient du problème, le gouvernement estime qu'il faut réorienter la croissance vers l'intérieur. Mais la tâche sera ardue. Au cours des trois dernières années, le poids de la consommation des ménages dans le PIB n'a pas arrêté de baisser. Les Chinois n'ont en effet pas les moyens de consommer plus, pénalisés par un partage de la richesse qui leur est très défavorable : la masse salariale ne représente que 47 % du PIB en Chine contre 65 à 70 % dans les pays occidentaux.

Le discours des autorités selon lequel elles vont rééquilibrer le modèle de croissance au profit de la consommation intérieure est donc vain ? 

  En réaction à la propagation des révolutions arabes, les autorités ont lâché du lest en autorisant une augmentation substantielle des salaires, pénalisant des pans entiers de l'industrie fragilisée. Face à un écrasement de leur marge, de nombreuses entreprises privées éprouvent les pires difficultés à se financer, du fait d'un système bancaire traditionnel peu enclin à leur prêter... Conséquence, le ralentissement de la production industrielle est en train de s'accélérer.
Pour réorienter le modèle de croissance vers la consommation intérieure, il faudrait que les ménages acceptent de dépenser plus en puisant dans leur épargne de précaution - extrêmement élevée à cause de l'absence de système de retraite, de sécurité sociale, d'une école qui n'est plus totalement gratuite. Pour cela, il faudra que le gouvernement mette en place un système de protection sociale digne de ce nom. En retour, cela fragilisera les entreprises qui auront du mal à faire face à cette hausse des coûts, risquant de casser le modèle économique chinois. Le discours selon lequel le gouvernement chinois souhaite réorienter la croissance vers l'intérieur est donc un discours essentiellement à destination des Occidentaux, car il a bien conscience des difficultés qu'il rencontrera pour rééquilibrer son économie sans accident de grande ampleur.

Selon vous, le modèle chinois est d'autant moins durable qu'il est trop énergivore et dégrade l'environnement...

Oui. La consommation de matière par unité de richesse créée est de 8 kilos en Chine contre 3 kilos en Asie, 0,7 kg aux États-Unis et 0,3 en France. Un tel niveau de gâchis est inquiétant et démontre l'obsolescence du modèle de croissance chinois. Il en va de même pour l'énergie, la Chine en consommant cinq fois plus que l'Europe pour la même richesse créée, cela étant la conséquence de prix maintenus artificiellement bas par les autorités, de peur que leur hausse ne génère des révoltes de la population.
Même histoire dans l'agriculture : les Chinois consomment six fois plus d'engrais par hectare que les Américains et abusent des produits phytosanitaires, rendant la nourriture chinoise souvent impropre à la consommation. En réaction, les ménages chinois sont de plus en plus nombreux à s'approvisionner en produits en provenance de l'étranger, contribuant au dérapage de l'inflation des prix alimentaires.
Enfin, le gouvernement butera sur des contraintes énergétiques fortes dans sa volonté de réorienter la croissance sur la consommation intérieure : en envisageant un parc automobile de 200 véhicules pour 1 000 habitants en Chine (contre 60 aujourd'hui et 600 en Europe), le pays consommerait alors la totalité de l'excédent de pétrole de toute la planète..., ce qui ne manquera pas de créer des tensions géopolitiques importantes avec les pays occidentaux.

Quand voyez-vous l'économie chinoise ralentir fortement ?

Les indicateurs économiques démontrent que le ralentissement est déjà à l'oeuvre en ce début d'année. Toutefois, dans un système sans contre-pouvoir ni transparence, la perception de ce phénomène mettra certainement du temps. Dans le marasme ambiant occidental, les investisseurs ont reporté leurs espoirs sur la formidable croissance des pays émergents, prenant le relais de nos vieux pays. La prise de conscience des difficultés à venir pour la Chine n'en sera que plus brutale.

*La Chine, une bombe à retardement, Eyrolles, 16 euros.

Propos recueillis par Marc Vignaud

http://www.lepoint.fr/economie/quand-la-chine-s-effondrera-06-06-2012-1470082_28.php?xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20120606